Ça y est, je suis prêt... enfin, je crois !

DE RETOUR....

 

CA Y’EST, JE SUIS DE RETOUR AVEC MES POTES, MA DECHIRURE A LA CUISSE N’EST QU’UN VIEUX SOUVENIR.

 

J’AI REPRIS AVEC LA RÉSERVE LA SEMAINE DERNIÈRE ET CA A TENU, JE SUIS PRÊT A....RATTRAPER MON RETARD.

 

LE COACH M’A MIS SUR LE BANC, J’SUIS PRÊT A RENTRER SI Y’A BESOIN LES GARS !!!

 

ON EST AU FIN FOND DU BEAUJOLAIS COURANT DÉCEMBRE 2001. JE SUIS REMPLI (DE TROP) D’ENVIE, DE MOTIVATION, D’ÉMOTIONS.

JE SORS DES VESTIAIRES, J’AI PRIS UN BALLON DANS LE FILET, J’AI ENVIE DE CRIER A TOUT LE MONDE : « JE SUIS DE RETOUR!!! ». PAS DE BANDAGE SUR LA CUISSE, PAS D’ÉCHAUFFEMENT AVANT DE FRAPPER DANS LE BALLON, RIEN NE PEUT M’ARRIVER !!!

JE SUIS FACE A LA CAGE, JE FRAPPE REMPLI D’ENVIE....ET CRAC DERRIÈRE LA CUISSE GAUCHE, CA LÂCHE, LE CHOC ME TRAVERSE JUSQU’AU BOUT DE MON ÊTRE : « P....., C’EST PAS POSSIBLE, PAS MAINTENANT, LES GARS COMPTENT SUR MOI, MON PÈRE A PRÉVU DE VENIR....

 

A CETTE ÉPOQUE, LA COURBE DU DEUIL N’ÉTAIT PAS PRÉSENTE DANS MA BOITE A OUTILS, ALORS LE CHOC, LA COLÈRE, LA TRISTESSE ME PÈTENT A LA GUEULE D’UN SEUL COUP.

 

JE FAIS QUOI ?! JE LE DIS A MON COACH, IMPOSSIBLE, A MON CAPITAINE, IMPOSSIBLE !!! J’AI PRIE POUR QUE LE COACH N’AIT PAS LA BONNE IDÉE DE ME FAIRE RENTRER.

ON EST A LA MI-TEMPS, JE NE SAIS MÊME PAS LE SCORE, IL N’A QU’UN TRUC QUI OCCUPE MON ESPRIT, C’EST CETTE FOUTUE CUISSE ET CE SENTIMENT (QUE JE SUBIS A L’ÉPOQUE) D’ABANDONNER MES COEQUIPIERS, MON COACH, MON PÈRE...

QUELQUES MINUTES APRÈS LE DÉBUT DE LA 2NDE MI-TEMPS, LE COACH ME DEMANDE D’ALLER M’ECHAUFFER :LE CAUCHEMAR !!!
JE TROTTINE LE + DOUCEMENT POSSIBLE MÊME SI, MÊME EN MARCHANT, J’AI MAL. JE NE LUI DIS RIEN, JE N’OSE PAS. MON CORPS M’A LÂCHÉ, MON MENTAL M’A LÂCHÉ, JE SUIS REMPLI DE COLÈRE, DE TRISTESSE, D’AUTO-JUGEMENT BIEN NÉGATIF.
JE RENTRE SUR LE TERRAIN, EN FAISANT MINE QUE TOUT VA BIEN, MAIS SUR LES COURSES POUR RATTRAPER L’ATTAQUANT ADVERSE, J’SUIS A LA RUE...

LE CALVAIRE DURE 10 MIN, LE COACH ME SORT, JE NE LUI DIS TOUJOURS RIEN, JE SUIS REMPLI DE HONTE. DANS MA TÊTE DÉFILENT PLEIN DE QUESTIONS : « QUE VA PENSER MON COACH, QUE VONT PENSER MES COEQUIPIERS, QUE VA PENSER MON PÈRE ?
J’AI TOUT GARDE POUR MOI, ET ENCORE AUJOURD’HUI, JE NE LUI AI RIEN DIT.

CES LIGNES POUR QUOI FAIRE, DANS QUEL BUT ?

IL Y A QUELQUES JOURS, UNE FOOTBALLEUSE ÂGÉE DE 15 ANS QUE J’ACCOMPAGNE EN PRÉPARATION MENTALE M’A POSE CETTE QUESTION : « ET TOI, SEB, TU NE REGRETTES PAS DE NE PAS AVOIR CONNU LA PM LORSQUE TU AVAIS MON AGE? »

 

CETTE QUESTION, JE ME L’ÉTAIS POSE, IL Y A QUELQUES TEMPS ET JE N’AVAIS PAS PRIS LE TEMPS DE ME POSER POUR Y RÉPONDRE.
PEUT ÊTRE QUE LES CHOSES QUI RESTENT DANS NOS TÊTES PENDANT UN MOMENT, CE N’EST PAS ANODIN, IL CONVIENT D’Y PRÊTER ATTENTION.

 

CA ME FAIT PENSER A LA PHRASE DE NELSON MANDELA : « JE NE PERDS JAMAIS, SOIT JE GAGNE, SOIT J’APPRENDS ».

 

JE ME SUIS FAIS ACCOMPAGNER PAR UN AUTRE PRÉPARATEUR MENTAL, CAR IL ME SEMBLE IMPORTANT D’ÊTRE ACCOMPAGNE A CERTAINS MOMENTS DE NOS VIES, POUR PRENDRE DE LA HAUTEUR, QUAND ON A DU MAL A METTRE DE LA CLARTÉ A UN MOMENT DE NOTRE CHEMIN DE VIE.

 

J’AI RÉPONDU A LA SPORTIVE QUE J’ACCOMPAGNE : « JE NE REGRETTE PAS CE QUE J’AI VÉCU CAR CES MOMENTS DE VIE ONT FAIT L’HUMAIN QUE JE SUIS, M’ONT PERMIS ET ME PERMETTENT D’ACCOMPAGNER DES SPORTIVES ET DES SPORTIFS DONT TU FAIS PARTI ; A POUVOIR LES AIDER A METTRE DU LIEN AVEC EUX-MÊMES, A SE CONNAÎTRE MIEUX, A ÊTRE PLUS PERFORMANTS, A ÊTRE ACTRICE, ACTEUR DE LEUR DISCIPLINE SPORTIVE ».